[RP] La louve bleue

Dans une gargotte qu'Odile connaissait bien, la Louve bleue, la jeune femme prit une chambre.

Vas-y, Odile, fais comme chez toi ! Tu te souviens des filles ? Tu les connais presque toutes, dit Berthina, la tenante de la gargotte.

Odile monta au second étage.

Ah ! Odile ! Te r'voilà ! Mazette ! Ma c'est qu't'es frippée comme une dâme ! T'aurais pas dégotté un môsieur par hasard ? lança Linette, l'une des prostituées.

Moui...en quelque sorte, répondit vaguement Odile.

Elle entra dans la chambre indiquée par Berthina et la referma à clef. Là, elle ôta ses bottes, dégraffa son corcet et se mit en jupons et en chemise, à l'aise, comme les autres filles. Elle prit la boîte en cuir noir et joua avec quelques instants avant de se lever.

Cette chambre, elle la connaissait bien. Ca avait été la sienne...un temps...trop long malheureusement. Jusqu'au jour où Marcus était venu la rechercher, l'avait emmené, et s'était occupé d'elle...pour un temps.
Odile se mit à tater les murs de la pièce, à la recherche de...

Ah ah ! j'ai trouvé !Je n'avais donc pas oublié.

Elle avait mis le doigt sur une boursoufflure dans le mur. Elle prit une chaise qui traînait et commença à la balancer contre le mur. Au bout de quelques minutes, le plâtre s'effrita et quelque chose tomba eu sol.

Une clef.

A nous deux ma belle...

Elle la prit et l'introduisit dans la serrure à la bonne taille et... la boîte s'ouvrit...

Odile ouvrit la boîte et...

Nom de diou ! Mais qu'est... que...

De sa chambre fermée à clef, Odile entendait les voix des filles. Les rumeurs allaient bon train :

- Tu as vu cet homme qui vient d'entrer ?

- Ne m'en parle pas ! Comme il a l'air hirsute ! Une vraie bête.

- Il doit en avoir dans le caleçon, lui au moins...

- Oh ! Clarisse, épargne-nous de tes commentaires.

- Laisse-moi tranquille. Je tombe toujours sur de vieux sacs d'os tout juste bons à ronger pour les chiens.

- Mais qu'est-ce que c'est que cet attroupement au deuxième étage ? s'exclama Berthina, la tenancière de la Louve bleue. Allez donc acceuillir les clients au lieu de braire.

Odile sourit en les entendant et se reconcentra sur l'objet, sur les étranges reflets qu'il avait. Pourquoi Marcus le lui avait-il envoyé, lui qui avait juré de l'oublier ?... Mystère...

Cette dévergondée de Clarisse répondit :

Cher, très cher, monsieur... Surtout en ce qui concerne le massage. Et en disant ces mots, elle se tortilla des hanches. Si vous voulez de la viande rouge, allez voir Ma' Berthina. Pour ce qui est d'affuter votre lame, il n'y a pas de ça ici. Mais je peux vous aider à en affuter une autre...

-Au lieu de minauder, apporte donc à boire à c'monsieur, tonna Berthina en passant à côté d'elle. Gervaise ! Ton soldat est arrivé. Lucette, Ninon, allez faire un tour en cuisine.

Et la patronne s'éloigna.


Odile, elle, passait son index sur l'objet bombé, tout en répétant les mots latins. Par moment, sa peau douce et blanche s'accrochait aux petites anfractuosités.

Elle l'exposa à la lumière, et l'éclat redoubla. Elle essaya ensuite avec la lumière de la lune, qui luisait dehors. L'objet redoubla d'éclat.

Berthina répliqua :

Votre ragoût arrivera dans quelques instants.

Elle reprit son plateau et ajouta :

Je ne veux pas de problèmes ici. Si vous êtes là, c'est pour chercher du plaisir ou de la détente, pas la bagarre. Je suis persuadée que vous savez vous défendre, mais nous aussi.

Et elle repartit :

Ninon, un ragoût de mouton !



Dans son coin, Clarisse boudait :

Pourquoi il faut toujours qu'elle me prenne les clients que j'aime bien ?

-Allez, Clarisse, ne t'en fais pas, je t'prêterai mon soldat si tu veux, fit Gervaise pour la détendre.

-Et puis on a plein de beaux gars ici ! s'exclama Lison.

-Plein, plein... faut pas exagérer non plus ! rétorqua Charlotte.

Une grande blonde vint lui ôter son chapeau et en le frôlant et se n'était pas pour lui déplaire.

- Bonsoir toi, tu veux un verre . Ca te dit de monter en haut avec moi ?

- Indique moi d'abord une table où je puisse me restaurer. Dans mon état actuel, je ne te ferais pas grand chose j'en ai bien peur...