[RP] Journal du carnassier et son entourage

Espagne - Février 145 : ( oups... )

Enième semaine de voyage et c'est qu'il commençait à y prendre goût aux températures agréables du plein sud. Cependant malgré les journées passées à contempler les femmes hispaniques, bien en chaires et dorées à point, l'ennui commençait à lui titiller les narines. Envie de repasser un peu dans son trou de Guyenne ne serait ce que pour profiter de la profusion d'objets qu'il a laissé en plan pour secourir la rousse perdue au Portugal.

Trop de temps perdu à jouer au petit conseiller ducal même si cela remonte maintenant, et trop de temps perdu aussi à étudier même s'il avait désormais les pleins moyens de mener à bien ses quelques projets. Projets dans lesquels il est question de rivière et de mer, mais aussi d'écus, forcément. L'écu.. bien ce qui lui manquait depuis un bail, bien gentil de vivre sur ses réserves d'évènements passés mais il était temps de remplir à nouveau le grenier et chasser dans les eaux troubles qui s'offriront à lui.

C'est ainsi qu'après avoir été rejoint par un joli groupe dont fait parti une jolie rousse, il commence à remonter le courant direction le sud du royaume de France. Voir ce qui s'y passe, et préparer la prochaine campagne de chasse. Puisse t elle être prolifique..

Février 1459 : (Héhé ! Tu me feras dix pompes pour t'être trompé dans la date )

Nulle ne sait combien de semaines s'étaient écoulées depuis qu'elle avait quitté la Guyenne, mais une chose était sûre c'est qu'elle en avait parcouru des kilomètres toute seule pour se rendre jusqu'en Espagne...
Une habitude me direz-vous !
Seulement, les choses ne s'étaient guère passées comme elle l'imaginait... Un pecno espagnol, sans aucun scrupule, l'avait laissé inanimée quelques heures et tout ça pour lui voler quoi ? Une vingtaine d'écus tout au plus et un brin de nourriture qui lui restait pour achever son dernier jour de route...
Bref, après un séjour bien écourté du coup, elle décida de faire marche arrière, seulement un truc ne tournait plus rond chez elle...
Souvenirs qui refirent surface et elle repensa à un son fils mort-né, quatre ans passés... Personne ne comprit la cause du décès étant donné que sa jumelle allait merveilleusement bien, mais la Blonde qu'elle était se souvenait parfaitement de l'agression qu'elle avait subit enceinte quelques jours plus tôt avant la naissance pour les mêmes raisons : L'or !

Il était désormais temps de prendre sa vengeance et pour cela il allait falloir qu'elle trouve un peu d'aide... Et voilà qu'une proposition fort alléchante la fit de nouveau sourire...
Rejoindre le côté obscure auprès de quelques amis pour profiter de dérober certains voleurs au passage... Des voleurs volés ! Rien de plus humiliant pour ceux qui allaient croiser sa route...
Et tant pis pour les victimes qu'elle allait croiser... Elle aussi avait été victime et n'avait eut aucun soutien hormis celui de sa soeur ainée !
La justice ? Pour le peu qu'elle se bougeait lors de cas graves... L'Ondine du Sud ne risquait pas grand chose...

Foix ! Ville qui avait conquit son coeur et qui désormais la répugnait presque... Une ville déserte où l'unique compagnie qu'elle avait trouvé ces cinq derniers jours était le silence...
Pas besoin de se dire deux fois, qu'il était temps de rejoindre le groupe tant attendu et ce fut en cette soirée légèrement froide, qu'elle prit la route en direction de l'Armagnac !

Demain, Saint Liziers... Ville de souvenirs intenses... Celui qui était censé être son compagnon, son promis, c'était renfermé depuis des mois et des mois dans le Monastère de la ville ! Jamais elle ne le reverrait, elle n'y croyait plus en tout cas ! Une page s'était tournée et son avenir allait considérablement changé en compagnie de la nouvelle escouade !

Brigand en herbe Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 06/02/2011

Février 1459 : sur les routes par là...

Une brunette qui s’ennuie est une brunette de mauvaise humeur, toujours.
Aussi, notre fine anguille, glissant dans les doigts de ceux qui la faisaient mourir d’ennui avait eu un jour, au détour d’une discussion anodine, une idée des plus lumineuses. Rocambolesque certes, mais lumineuse à ces yeux.
Idée certes qu’elle ne pouvait réaliser seule. A qui pensa t elle alors ? je vous le donne en mille, non en fait je vous le donne pas, j’ai pas envie.
Enfin, la voilà à se retrouver sur des terres inconnues bien loin de la sienne de terre, à essayer de baragouiner trois mots compréhensible à un peuple qui manifestement, ne faisaient aucun effort pour la comprendre.
Reyne de la mauvaise, fois, non ce n’était jamais de sa faute à notre civelle, elle, après tout elle ne faisait que glisser entre les doigts de ceux qui souhaitaient l’attrapper.

S’amuser, rire, et enfin toucher du bout des écailles un plaisir un peu trop oublié, se cacher, se dissimuler sous un masque de femme de bonne éducation, que tout ceci la faisait rire. Qui eut pu dire d’ailleurs ce qu’elle avait dans la tête ? Personne, même pas celui qui était devenu son pécheur, non personne.

Tout en dualité, deux facettes d’une même anguille délicieuse mais piquante comme toute civelle.
Enfin, la voilà sur les chemins à descendre, remonter puis redescendre, pause. Puis remonter. Elle l’avait rejoins lui, laissant là son pécheur, jouant avec un feu, qu’elle-même ne saurait maîtriser mais après tout ne lui avait il pas dit qu’elle n’avait jamais su ce qu’elle voulait ? Oh et puis que faire, les femmes adultères et cinglées d’abord.

Une pensée tout de même alors qu’elle galope seule, la charrette remplie de ses méfaits la suivant plus loin, avec ben euh sa suite, oui parce que notre civelle est racée, jamais celle-ci ne se déplace seule, il ne faudrait pas qu’elle se casse un ongle à décharger ce qui avait été bien mal acquis.
Revenons à cette pensée : ne point perdre de vue l’objectif. Idée fixe qui tourne comme Marinette quand elle est trop ivre.
L’air bien délicieux de ce matin lui fouettant le visage alors que son canasson galope vers le nord.
Il faudrait s’arrêter quelques jours, écrire à son pécheur, et peut être jouir d’un instant de répis…

Toujours en plein hiver ! Lourdes c'est par où ? (Han Han il est où le 9 ! Dix de plus !!! )

Ha le sens de l'orientation ! Jamais elle ne l'avait eu et pourtant jamais elle ne s'était perdue entre deux destinations... Mais là ! Le Béarn, c'était quoi ce patelin où les gens parlaient bizarrement ? Un mélange de français et d'une langue encore inconnue aux oreilles de la Combattante convertie... Un patois pas comme les autres qui allait sans doute l'énerver légèrement pour ne pas dire beaucoup !

Elle en avait parcouru des villes, mais le sud ouest du Royaume jamais... Voilà qu'une mouette vint s'écraser sous ses yeux... Ben quoi ? Faut s'y faire hein ? On est au sud, les pigeons c'est pour le nord !
Prise de missive, et elle l'ouvrit ! Plissement de nez comme elle savait si bien le faire et là, la douane qui lui écrit un petit mot gentil !
Comment savaient-ils qu'elle venait d'arriver ? A croire que certaines villes étaient dotées de sorciers...

Bref, la malice qui prit le dessus et elle leur répondit juste avec un "Vous êtes lourds avec vos courriers ! Mais la mouette tombe bien ! C'est par où Lourdes ?"

Elle savait qu'aucune réponse n'allait lui être renvoyée, mais tant pis ! L'instinct la guiderait comme toujours encore une fois... En espérant que demain, les portes de la ville serait sous ses yeux !

Nuit du 07 Février 1459 -

On croisait peu de gens sur les routes espagnoles. Hélas. Alors c'est avec une certaine fatalité que le brochet s'attendait à passer une nuit de chasse calme. A l'image d'un duché du domaine royale où il avait passé quatre nuits à brigander le vent.. car personne ne passa. Un coup à devenir fou, heureusement il ne croisa aucune chèvre en cette triste période de sa vie. Revenons à nos moutons, ou plutôt nos espagnolos.

L'endroit était bien choisi, un petit bois coupé en deux par un chemin qui serpentait telle une couleuvre. Le sol était frappé et marqué par le passage d'Hommes et de charrettes, les arbres n'offraient pas beaucoup de couvert mais la végétation au sein du bois permettait de se tenir à genoux sans être vu au loin. Feuilles mortes et humides collées aux genoux, une dague dans une main et un gourdin dans l'autre. L'attaque était imminente.

La roussette se trouvait à ses cotés, les yeux pétillants de malice et les cheveux de feu bercés par la légère brise matinale qui venait en même temps que le jour se levait.

Une cible s'avança sur le chemin, isolée, et paraissant bien habillée. Une proie de choix, puisse t elle avoir le goût de sa parure.

L'assaut fut lancé, si on peut appeler cela ainsi. Voyant les deux acolytes courir en sa direction la victime dépose ses biens et sa bourse à ses pieds sans chercher à combattre. Victoire rapide, sans saveur, mais la bourse est pleine et c'est bien là l'essentiel. Coup d'oeil complice à la roussette, diable qu'il est bon de revenir à sa vie passée quand celle ci fait que chaque matin qui se lève apporte son lot de surprises, des bonnes comme des moins bonnes.

Les deux brigands fuirent par le bois, sait on jamais que la victime ne croise une patrouille de gens d'armes. Belle journée qui s'annonce, une reprise alléchante...

Paf Paf Paf Paffff :

Fin d'une aventure espagnole avec comme un arrière goût de défaite. Encore qu'il s'agirait plutôt d'un match nul. La soeurette dépouillée par un inconnu n'avait pas pu être vengée comme il se doit malgré une nuit de bataille enragée. Les coups résonnèrent dans la campagne et malgré l'acharnement du brochet c'est en boitillant qu'il quitta les lieux pour rejoindre le village le plus proche et le reste du groupe.

En chemin, accompagné de la Roussette qui se devait de supporter maintenant les ronchonnements du Brochet, une odeur de putréfaction virevoltait dans l'air comme une feuille d'Automne, chaque brise venait renforcer un peu plus cette réjouissance dans les narines des deux brigands.

Un animal mort ? Ou tout autre chose de plus consistant ? Poussé par leur curiosité, limitée tout de même, ils avançerent dans un bois jusqu'à rencontrer le cadavre d'une jeune femme visiblement morte depuis plusieurs jours. Sa peau verdâtre était truffée d'asticots qui fourmillaient principalement sur ses narines et à l'entrée des oreilles. Des gonflements de la peau indiquaient que le corps commençait à partir en lambeau de chair, principalement au dessous. Le ventre, gonflé lui aussi par les gaz de putréfaction, semblait prêt à exploser. Quelques traces de coups, des vêtements défaits, un bras brisé et une bourse vide. Surement un brigandage qui avait mal tourné pour la victime. Triste spectacle qu'une personne ainsi non mise en terre. Les deux brigands mirent en terre le corps sans vie et gluant pour lui donner sépulture.

Cette funeste aventure passée, le village de Lourdes se présenta à eux. L'odeur du pain chaud commençait à se faire sentir mais elle n'arrivait pas, hélas, à prendre le dessus sur celle de la mort solidement encrée dans leur bouche et leur nez.

Février 1459 : Un Voyage qui commence... Mal... :

Elle les avait attendu et était désormais heureuse de les avoir retrouvés... Seulement, voilà que quelques heures avant le départ, elle s'en alla faire une petite réserve de nourriture et une fois de retour à l'Auberge, plus personne ! Nom d'un Brochet ! Ils étaient déjà partis ? Impossible ! Pas sans elle tout de même !?

Regard à droite, pis à gauche, pis personne ! Ils étaient bel et bien partis enfin... C'est ce qu'elle croyait en tout cas !
Et une Gentille jeune femme convertie en Combattante, ben faut pas lui faire des coups comme ça ! Soit elle risque l'infarctus, soit elle s'énerve et se met dans tous ses états ! Faut pas oublier qu'elle maitrise pas encore sa reconversion en Vilaine !
Donc en bonne Apprentie, elle se met à grogner :

Rahhhhhhhhh !!! Mais il va m'entendre le Carnassier !
Il a beau être mille fois plus gros, cent fois plus fort, "aussi" beau que moi !
Va être mit au jus quant à mon abandon !
Pis m'en fou ! Je vais le rejoindre toute seule et s'il m'arrive un truc sur la route, il en aura que pleins de remords ! Ou pas...

Quoique, la Blondinette en avait de la voix... Et même si son compagnon de route avait pris un peu d'avance, pour sûr qu'il l'entendrait crier en cas d'agression quelconque... Le tout c'était qu'il vienne au secours d'une jeune femme en détresse, mais ça c'était moins sûr...

Les heures passaient et pas un Poisson Chat sur la route ! Elle commençait à se demander si elle ne s'était pas trompée de chemin...
Elle avait beau suivre les pancartes, elle n'y comprenait rien ou presque rien... Foutu Patois... Les gens pouvaient pas parler normalement !?
Sa carte ? Ben avec deux années passées à voyager, elle était plus que décomposée !
Ne lui restait que l'instinct ou presque...

Mais voilà qu'après de nombreuses pensées, pour telles et telles raisons, elle vit se dessiner des portes non loin d'elle... Un village... Pourvu que c'était le bon...

Février 1459 : Après les avoir rejoins...
Sur la Route... Toute la Sainte journée :

Déjà deux jours de voyage et la Poissonne en avait plein les nageoires... C'est que le Carnassier aurait pu investir dans un moyen de transport quand même... Quoi que... Ils étaient tous fauchés au final... Et quand on est pauvre, on se sert de ce que Mère Nature nous a donné !
Rah comme ça lui manquait un petit brigandage juste histoire de se refaire des écus ! Ils pouvaient pas tomber sur un gros noblio plein aux as ?

Se plaignant un peu aux deux hommes qui l'entourait, elle espérait avec un peu de chance que l'un deux la prenne sur son dos ! Mais rien, que dalle, nada ! C'était démerdouille toi ma fille... Ha l'époque des hommes galants et serviables... C'est qu'elle était révolue...
Ne restait qu'à souffrir en silence pour le reste du voyage...
Et c'est avec un gros râlépattes, qu'elle se mit à chantonner :

Un kilomètre à pieds, ça use, ça use,
Un kilomètre à pieds, ça use les souliers...

Deux kilomètres à pieds, ça use, ça use,
Deux kilomètres à pieds, ça use les souliers...

Trois kilomètres à pieds, ça use, ça use,
Trois kilomètres à pieds, ça use les souliers...

Quatre kilomètres à pieds, ça use, ça use,
Quatre kilomètres à pieds, ça use les souliers...

Cinq kilomètres à pieds, ça use, ça use,
Cinq kilomètres à pieds, ça use les souliers..............

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