Un entrainement loin des regards...et une rencontre imprévue

Elle n’appréciait pas vraiment d’être dans les tavernes…trop de monde…de bruit…
La jeune femme préférait de loin se retrouver dans un endroit calme où elle pouvait se concentrer et s’entrainer.

Ce soir là, l’Aveugle fit de même. Elle quitta l’auberge au Bon Brigand et s’était emparée d’une torche avant de s’avancer vers les alentours.
Une fois loin de tout bruit, la brigande s’arrêta et garda dans sa main la torche et de l’autre elle déposa sa sacoche sur la neige…

Elle en retira deux bâtons dont chaque extrémités étaient recouverts de tissus et autres matières inflammables, puis les maintenant d’une main, elle orienta le feu de la torche sur ceux-ci.

Il fallut peu de temps pour sentir la chaleur des flammes. Elle laissa la torche tomber au sol, laissant ainsi la neige l’éteindre d’elle-même puis elle prit un bâton enflammé dans chaque mains.

L’Aveugle travailla sa respiration quelques instants puis elle commença.
Elle fit tournoyer les bâtons entre ses doigts, avec une certaine aisance….résultat de longues années d’entrainement…

Ses bras se croisent, bougent avec un certain rythme…. et c’est une véritable danse du feu qui débute.

L’air frais caresse son visage et cela ne la dérange pas…Elle reste concentrée en espérant que rien ne vienne la troubler.

L’Aveugle reste pensive et songe à sa compagnie qu’elle a quittée…désormais elle se représentera seule…quoique elle aura un Marmot à ses cotés...

Bandit de grand chemin Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 25/10/2007

La dite auberge au Bon Brigand n'était désormais plus loin, quelque part au sein de la grotte bondée en ces heures tardives et festives.

Problème de mémorisation ? C'est qu'il ne parvenait plus à se rappeler de sa localisation.

Pourtant accompagné d'un brave type, mine patibulaire au visage jonché d'estafilades, il n'en était rien.

Les bottes pleine de neige boueuse, ils finirent par retomber sur leurs pas égarés, l'entrée de la grotte bordée de ses plaines obscures en cette nuit peu étoilée.

Questionner... Meilleure alternative avant l'escarmouche musclée...Mais qui ?

Après une courte observation, son regard se figea sur cette lueur toute proche qui se mouvait et sillonnait le vent glacial.

Lentement, mais sûrement, ils s'en approchèrent alors... Un brin curieux ... L'obscurité est si taquin ... Silhouette indiscernable qui obtint au final une allure de félin ... Souple ... Féminine.

Non pas sans gêne...

Excusez moi, mais nous aurions juste besoin d'une indication...

Antonio, plus communément appelé Kadrick, se lança et interpela la jeune demoiselle...

Ses gestes devinrent plus rapides alors qu’elle sentait peu a peu l’air ambiant se refroidir.
Le vent s’était également levé mais il n’était pas assez fort pour risquer d’éteindre le feu.

Alors qu’elle sentait le bout de ses doigts devenir gelés, son attention se porta sur des bruits environnants.
Elle resta impassible, et continua de jongler…Le bruit se rapproche…le craquèlement de la neige sous chacun de leur pas lui indique le nombre d’individu et leur direction….

Deux personnes…qui vont vers elle….
L’Aveugle se concentre et essaye de réfléchir…des brigands ? des soldats cherchant la grotte ?
Si cela avait été le cas elle aurait remarqué à la lourdeur des pas et au son caractéristique des armures et de leurs épées qui frappent le fer à chacun de leurs pas…

Pas des soldats donc…qui alors ? Elle allait bien finir par le savoir.
Soudain une voix….masculine et agréable…

Elle fait preuve d’un grand calme, n’étant pas vraiment surprise de leur venu….leur démarche est si légère après tout…

L’Aveugle se positionne devant cette voix, et arrête brusquement de jongler. Un bâton le long de sa taille et l’autre en direction de l’individu, elle garde le silence avant de prendre la parole.

Qué quereis saber, ombre ? dit’ elle d’une voix douce et suave.

La flamme de sa torche permet ainsi aux deux individus de s’identifier dans l’obscurité…enfin elle permet surtout à l’homme de se rendre compte de la clarté anormal des yeux de la danseuse.

Venant de réaliser que sa langue natale vient de prendre le dessus , elle reformule sa question, tout en conservant un certain accent…

Que voulez vous savoir ?...Dites à votre confrère que je ne mords pas les gens et qu’il peut s’approcher.... si vous le désirez….

Bandit de grand chemin Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 25/10/2007

Voix chaleureuse au timbre apaisant...
Regard glacial, vitreux et à la fois pétrifiant.

Main impulsive posée sur le pommeau lisse de son épée, il n'avait pas pour habitude de se faire pointer ainsi du bâtonnet.

Nous sommes à la recherche d'une auberge; "au bon brigand".

Et jetant un oeil indicatif en direction de son acolyte

Il ne parle pas le patois du coin ... Et n'est pas très loquace.

Puis la détaillant de ses yeux couleur émeraude, sa personne suscita en lui une certaine curiosité qu'il se dû d'exprimer...

Et qu'est-ce qu'une jeune femme dans votre condition vient faire dans ces contrées éloignées ?

La taille haute, le ton franc et néanmoins intéressé.

Elle écouta avec soin ces paroles…Sa voix était assez ferme et surtout assurée.

La jeune femme recula d’un pas et fit tournoyer le bâton qu’elle tenait le long de sa taille, histoire de bouger ses doigts qui commençaient à souffrir du froid.

Un sourire en coin, la brigande ne mit pas longtemps à lui répondre.

Tant pis pour votre ami… Puis elle haussa un sourcil quand il utilisa le terme « condition »…

Si par condition, vous entendez… que estoy ciega…pardon ….que je suis aveugle…je vous répondrai que cela ne change rien…Je suis simplement venue m’entrainer…
Et l’auberge est à un soixante quatre pas de là où nous sommes, ahora…y vous devriez vous en sortir…après tout j’ai bien trouvé mon chemin malgré…ma condition…

Sa voix ne suscitait aucune moquerie ou reproche, elle était toujours aussi calme quoique marquée d’une pointe d’ironie…

L’Aveugle fit descendre sa main qui éclairait peut être de trop près le visage de l’homme , puis elle lui retourna la question…

Et vous porque voulez vous savoir où est l’auberge…Qui êtes vous pour ainsi vouloir aller dans ce repère ? …Les taupes ne sont pas vu d’un bon œil, de même que les soldats…

Bandit de grand chemin Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 25/10/2007

L'aveugle semblait aussi bien manier l'ironie que ses bâtonnets enflammés.

A ses dires, il ne se contenta que d'un léger sourire.
Pas tous les jours qu'il eut à faire face à personnage aussi atypique.
Et à sa question, les bras désormais croisés, tous les moyens étant bons pour se réchauffer, il y répondit, même si ce n'est-ce qu'emprunt d'un zeste d'ironie.

Nous ne sommes que de simples ermites en pèlerinage en ce lieu qu'est l'auberge recherchée, anciennement fréquentée par mes aïeuls, puisse-t-il nous redonner la foi et l'ambition.

Des ermites en pèlerinage….elle n’y croyait pas vraiment…Mais il est vrai qu’elle était athée …
La religion n’était en effet pas son fort…

La brigande ne le jugea pas pour autant et elle hésita à s’approcher de lui pour découvrir son visage…
Essayer de le voir en reconnaissant ces traits…mais elle ne fit rien.

Vous allez j’en suis sûre trouver votre chemin seul…même si votre amigo ne semble pas très futé d’après vos dires….

La jeune femme afficha un léger sourire, et cela même si le froid commençait à rafraichir ses lèvres.

Pero….pienso que vous devriez y aller maintenant…Et vu le froid…je vais y aller aussi…

Aussitôt l’Aveugle se baissa et elle éteignit le premier bâton grâce à la neige et elle conserva l’autre mais éteignit l’une des extrémités puis elle s’approcha de l’individu et lui tendit.

Este es para vosotros…Vous en aurez besoin pour trouver votre chemin….

Elle se frotta les mains dans l’espoir de se les réchauffer puis elle hocha la tête en signe de respect avant de leur tourner le dos…elle caressa la neige et récupéra sa sacoche pour y ranger son premier bâton.

Ses bottes s’enfonçaient dans la neige et cela sans grande résistance de la part de ce tapis blanchâtre.
La brigande compta les pas qui la séparait de l’auberge et espérait que ces gringos trouveraient leur chemin…

Cependant alors qu’elle marchait et cela sans soucis, elle trébucha sur elle ne sait quoi…difficile à dire entre la neige et son infirmité.
Un soupire de désolation sortie de ses lèvres alors qu’elle essaya de se relever…

Bandit de grand chemin Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 25/10/2007

Que l'amigo ne soit pas très futé ?
Être loquace était peut-être signe d'intelligence chez nos amis de l'autre côté des pyrénées

Et voilà venu le moment des adieux.
Le temps se faisant de plus en plus hostile, la jeune aveugle, dans sa grande bonté, leur confia gracieusement l'une de ses torches.

Prenez garde à vous.

Aussi tôt dit, aussi tôt fait que la brigande s'empressa de s'étaler de tout son long sur la neige...

Surpris et à la limite du rire dans un premier temps, il se ressaisit...
Gentleman qu'il était, il fila lui porter aide, glissant à son tour au moment de l'atteindre, le visage toutefois béat, le séant au frais...

Et si vous nous accompagniez pas plutôt et acceptiez par la même occasion de prendre un verre en notre compagnie ?

Alors qu’elle tentait de se relever, elle entendit un autre bruit près d’elle….

Elle ne comprit pas vraiment ce qu’il se passait mais là voix de l’homme avait subitement changée…un élément l’avait probablement surpris.

La brigande mit peu de temps pour sentir l’humidité et la froideur de ses vêtements.

Un frisson venait de la parcourir et la chair de poule se rependait sur sa peau hâlée.

C e…ne serait pas de refus…la chaleur d’un bon feu me ferait du bien…

L’Aveugle commençait à frissonner alors que le vent prenait un malin plaisir à se glisser à travers ses vêtements peu épais…

Mais…ahora por favor.

Elle fit un pas et heurta quelque chose…ou quelqu’un…

Vous avez chuté ? …je compatis….

La jeune femme afficha un léger sourire et tendit sa main en direction du sol, près de là où elle venait taper par inattention.

Un coup de main…essayons de ne pas perdre de temps…j’ai vraiment froid…

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