Praséodyme glandouillait dans la Grotte, tuant le temps en attendant que la nuit tombe, et qu'elle puisse s'en retourner estourbir le chaland au détour du chemin.
Passant par une des galeries, elle entendit un quidam qui réclamait à cor et à cris de la laine et du fer pour sa petite entreprise. De la laine et du fer ! Pourquoi faire ?
Elle continua son chemin, en pensant à l'embuscade prévue pour la nuit suivante. On allait encore se cailler les meules velu, et rien que l'idée d'enfiler une cotte de maille rude et glacée sur sa peau tiède et délicate lui fit monter une poussée d'urticaire. Puis un sourire vint éclairer son visage buriné. Bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est ça, l'idée ! Une cotte de maille en mohair. Ou en cachemire, en alpaga, en angora.
Il fallait qu'elle en touche deux mots à Tignace, leur spécialiste maison de la race ovine. Peut-être qu'avec un régime adapté, à base de minerai de fer, on pourrait produire une laine à la fois douce et résistante aux coups d'épée. Et avec les crottes, on pourrait faire des roulements à bille pour les roues des charrettes.
Elle reprit son chemin, satisfaite. La science était en marche ...