[RP] Promenade au coeur de la Grotte

Elle remontait un large couloir taillé dans la roche jusqu'à son "nid" quand une voix derrière elle résonna, manquant de la faire sursauter. Il fallait vraiment qu'elle soit plus prudente...

Ca te dérange si je fais un bout de chemin avec toi ?

Avec moi...? La jeune femme fronça les sourcils tout en levant le nez vers son vis à vis. C'était le type qui s'était incrusté à côté d'elle. Je... Et bien... Elle ne put s'empêcher de se gratter la tête. C'était une question bien anodine, mais pourtant... Euh non...

Fichtre, elle ne savait plus où aller. Il était hors de question qu'elle le fasse venir jusqu'à son propre repère, celui que Serrallonga avait accepté qu'elle s'alloue dans un recoin de la Grotte. De nombreuses salles et couloirs troglodytes courraient autour d'eux, elle décida donc de lui faire faire le grand tour. Avec de la chance il ne se rappellerait plus de là où ils étaient et elle pourrait le perdre dans un tournant s'il commençait à devenir gênant. Elle tâta à sa ceinture son poignard. Elle était parée.

Pour le coup elle ne savait pas s'il attendait une conversation de salon, un silence de circonstance, ou encore des confidences dans le noir. Ce type avait un je-ne-sais-quoi de différent qui donnait envie de déguerpir tout en vous laissant le désir d'y revenir. Elle le regardait de biais, marchant de front avec lui. Et comment ferait-elle quand les couloirs deviendraient étroits ? Elle le laisserait passer ? Ou bien se glisserait-elle en premier au risque de se voir coller une lame dans le dos ? Resterait-elle planter comme une cruche, avec l'air de celles qui ne savent plus trop quoi faire ?

La situation lui déplaisait. Elle s'arrêta brusquement et se tourna vers lui.

Qu'est-ce que tu veux ?

Marcher simplement... Voilà bien une drôle de demande. Et si elle essayait de moins penser ?
La faune de la Grotte n'était pas pour la plupart retorse. Il fallait l'accepter.

Alors je peux prendre la route seul et te laisser.

Il fit quelques pas.

Non ! Attends.

L'ironie du sort faisait qu'on l'avait bien trop souvent laisser.
La donzelle fit la moue, colla ses mains dans ses poches et se força à passer devant lui.

Montons à la surface, les nuits sont encore douces pour prendre l'air. Tu me feras goutter un de ces trucs que tu te fourres dans la bouche.

Elle montra du menton sa roulée.

La nouveauté s'est toujours plaisant non ?

Elle récupéra la roulée qu'il lui tendait. La fumée âcre lui piqua les yeux quand elle la porta à ses lèvres.
La petite brune s'enquit de faire ce qu'il avait édicté.

Aspirer... Ça c'était facile.
Garder la fumée dans la bouche... Une vague sensation de picotement à l'intérieur de ses joues la troubla, et elle ne put réprimer l'envie d'évacuer le tout.
Rester élégante... Bon sang ! C'était le plus dur ! Elle avait conscience de faire la grimace, et en même temps elle essayait de rester stoïque.
S'étouffer... Elle ouvrit la bouche en grand et toussa à s'en décoller les poumons.

Pouah ! Pour sûr je me coucherai moins bête, mais alors avec un sacré mal de gorge. Elle continua de s'époumoner. Et si je crève ici le bec ouvert sache que je m'appelle Satyne. Une nouvelle de toux la fit suffoquer. Si tu ramènes mon corps à la taverne ce serait sympa de le préciser. On m'enterrera peut-être en grande pompe au lieu de me coller dans la fausse commune.

La jeune femme se redressa avec mal.

Vache... On y prend goût à ton truc ?

Ho, certains seraient tentés de rayer le "moins"... Elle rit avec lui.

Ils cheminèrent encore quelques mètres avant de déboucher sur un balcon naturel à flanc de falaise. Un endroit protégé des vents et de la pluie. On y avait une vue imprenable sur les étoiles, et la plaine alentour.

Et toi tu t'appelles comment ? La jeune femme s'était tournée vers lui, toujours les mains dans les poches, et elle observait le fumeur. Plusieurs questions lui brûlaient les lèvres, mais elle se força à les taire.

Une vue imprenable me sauta aux yeux. Merveilleux, cette grotte renfermait vraiment de vrai bijou … certains plus évident que d’autre. Comme quoi, j’arrivais bien souvent à me contenter de chose simple. Je m’avance un peu pour regarder plus loin, répondant du bout des lèvres mon prénom. Enfin celui par lequel je me faisais appeler plutôt.

Jeff.

Et de croiser brièvement son regard.

Cette fois je m’avance d’un pas sur vers le rebord pour m’y assoir, les jambes dans le vide et de les balancer comme un vulgaire enfant. J’ai toujours apprécié les nuits comme celle-ci, où tout est calme, une compagnie relativement bonne et un silence apaisant.

Tu as bien choisis l’endroit, c’est vraiment très beau. On ne se rend pas compte que l’on peut trouver un pareil tableau dans un endroit aussi … terne. Je me promène depuis un moment ici et, je n’avais jamais fais attention.

Ce serait désormais mon perchoir !

Puis je la regarde.

Tu semble tracassée.