Vision troublante

Serra sortait de la taverne, les yeux encore mi-clos. Il s'était endormi comme une souche dans ce lieu de beuverie. Pourtant l'invitation de l'Aveugle pouvait laisser entrevoir un toilettage plus intéressant que d'accoutumé. Cependant, Serra était resté un peu trop longtemps à se demander s'il faisait bien de la suivre... Un temps qu'il mit à profit pour finir son verre pour décoder les propos de la danseuse... un verre en entrainant un autre et surtout une bouteille qu'il ne fallait pas gâcher... Bref, il finit par s'endormir au comptoir, bavant à moitié sur son bras qui lui servait d'oreiller. Grande classe quoi.

C'est une fois dehors que l'homme au chapeau repris un peu conscience de son environnement et surtout du temps certain qui venait de s'écouler rendant du même coup, le choix plus simple puisque L'Aveugle n'était surement plus à l'endroit indiqué.

- Bon... C'est pas tout ça mais maintenant je fais quoi moué...

L'esprit plongé dans une brume profonde, les bruits étouffés de la Grotte lui parvenaient en écho. Il s'avança donc dans la direction opposée à cette agression pour trouver un peu de calme et finir de cuver tranquillement.

La douleur la lance mais elle en a cure. Ses ongles se plongent dans les quelques creux que lui offre les murs. Son animal est quelques part…enfin, il devrait…

Seule et en boitant la brigande continue de marcher difficilement, cherchant cette forge, cet endroit où s’est passé ce meurtre..et où sa marque lui avait été faite.

Quelques grognement de douleur, de rage. Elle devait continuer, ne pas flancher et surtout être sure de cette mort. Sa marraine avait payé elle aussi le prix cher, et elle lui devait cela….cette assurance que ce fou était bien désormais en train de bruler en Enfer..

Gnn…allez…la forge…Mais c’est où ?....

Apercevant au loin une masse…encore flou…elle s’avance doucement, il saura peut être où est la forge. Les pas de cette entité s’avance vers elle, mais pourtant elle ne semble pas la reconnaitre. Un passant peut être trop embué ou alcoolisé…

La danseuse ferme les yeux, avec force avant de les ouvrir à nouveau. La forme imprécise prend des allures d’homme..un chapeau sur la tête…Tiens..L’Serra aussi porte un chapeau..Un sourire sadique se dessine, songeant à lui, et ….. à ce qui lui fit retrouver ce sourire malicieux.

Les pas s’avancent encore et, la silhouette se précise encore plus….un homme un peu âgé….voir bien âgé….Pas un vieux crouton c’était déjà ça…S’il est pas sénile il pourra l’aider à trouver la forge.

Toi…là…où…est la ..gnn..Forge… ?

Les pensées de Serra se trouvaient comme dans du coton… coton qui étaient pourtant sacrément abrasif. Dès que son esprit voulait prendre en compte un élément extérieur, une vive douleur se faisait sentir. Il en était de même avec toutes tentatives de réflexion, d'analyse ou même d'observation. Bref le Serra, il était drôlement dans l'pâté… Un peu comme son haleine d'ailleurs.

Essayant de reprendre conscience de son environnement –et par la même occasion, d'éviter les murs- l'homme au chapeau s'efforçait de rester attentif à son entourage immédiat. Ce n'est donc que tardivement -bah oui j'ai bien dit "immédiat"- qu'il remarqua la silhouette qui était venu se poser devant lui. Après un instant, la surprise en fit place à une autre lorsqu'il reconnut L'Aveugle.

- "Toi…là…où…est la ..gnn..Forge… ?"

Visiblement, elle n'était pas en forme. A cette pensée, Serra secoua la tête pour désembuer ses facultés.

C'est alors qu'il prit conscience du véritable état de Maëlle. Elle n'avait pas l'air bien… pas bien du tout ! Non seulement elle portait des marques de lutte mais elle s'exprimait également avec difficultés.

- "Mais ?... Mais comment tu as fait pour… ? Qui t'a… ?", bredouilla-t-il d'une voie caverneuse.

En effet, il n'avait pas prononcé un mot depuis son réveil et, l'alcool aidant, il avait la voie d'un troll sortant de sa tanière.

Le bras tendu contre le mur pour la soutenir commence à trembler tant la fatigue et la douleur à sa cuisse est soutenable. Elle grimace et essaye de continuer de parler calmement….et d’être un semblant aimable…Il parait que ça aide à avoir des informations plus rapidement et d’éviter les « débrouille toi ! »

La voix de l’homme avait comme une résonnance familière…mais dur de vraiment savoir…seul l’odeur de l’alcool était présent et enveloppait les deux êtres…

Ces sens développés se retrouvaient confronté à cette forte effluve..

Je…pourquoi vous voulez savoir….ça…..je….trouver…Ko..à la forge….m’assurer…de sa mort…

La danseuse sentit ses forces diminuer rapidement et ses jambes céder sous son poids. Dans un dernier geste, elle jeta un regard à l’homme devant elle, ne cherchant point à voir à quoi il ressemble réellement mais plutôt pour s’accrocher à lui…

Une main serra fermement le col de la chemise de vieux, et elle bascule contre lui…

Non ce n'était pas l'antre qui était empli de fumée... Pas comme quand Kama avait voulu agrandir on ne sait quoi en faisant tout sauter... Non là c'était bien ses pensées et sa vue qui étaient brouillées et empêtrées dans les flots d'alcool encore présent.

- "Je…pourquoi vous voulez savoir….ça…..je….trouver…Ko..à la forge….m’assurer…de sa mort…"

Ha bah voilà qu'elle vouvoyait le Serra maintenant. "A moins que..." Oui c'était ça ! Elle ne l'avait pas reconnu. A la vue de son état, ça n'était pas anormal et il n'y avait pas de quoi s'en amuser. Dommage.

Il n'eut pas le temps de répondre -et de comprendre vraiment ce qu'elle venait de dire en fait- qu'elle lui tomba dans les bras... Pas comme on l'entend parfois non. Là elle lui tomba vraiment dans les bras, et lui même n'était pas vraiment en position de réceptionner quoi que ce soit. Bref, l'un entrainant l'autre, Serra partit à la renverse et atterrit lourdement en arrière alors que Maëlle le suivit et tomba sur... bah lui.

- Aouf...
Pas que tu es lourde hein mais... crénom... s'pourrait bien que je me sois bien chamboulé le ciboulot sur ce coup... Macarèl !

En effet, lors de l'atterrissage, les mesures de sécurité ne furent pas assez rapide pour éviter à la caboche du Serra de heurter le sol. Heureusement, l'alcool était là pour retirer presque toute sensation de douleur... pour le moment.

Son corps tombe comme une masse…ses jambes étant pour le moment incapable de la porter.

La brigande essaye en vain mais..comment dire…c’est confortable…Une main tremblante se pose sur le torse de l’homme et elle essaye de relever doucement son buste, quand elle reconnait la voix de ce corps qui la retient.

Un haussement de sourcil, une mine surprise plus tard, la danseuse se met à caresser le visage de cet individu…Cette voix…cette peau..ce visage…pas de doute..c’était le Serra.

Elle hésite à forcer sur ses yeux, pour découvrir son visage…quoique…son physique, elle s’en moquait, elle le connaissait déjà…Maelle désirait le voir, savoir la couleur de ces yeux, de ces cheveux, de sa peau…Chose qui lui était impossible…

La danseuse secoue doucement la tête, restant contre lui..et sent une peur l’envahir..et si…et si c’est lui qui part en découvrant que désormais elle voit qui il est…réellement.

Je…Serra ?....tu..humph….trop de paroles qui veulent être toutes libérées mais pourtant….cela finit par ne rien donner….quelle phrase choisir…Ne rien dire justement…ou presque.

Plongeant ses yeux bleus clairs dans ceux de son ami, et elle se tait…quelques instants en espérant qu’il comprendrait pour sa vue…qu’il voit qu’ils ne sont plus de nacres mais bien d’un bleu certain et clair.

….Ko…l’est mort….je..l’ai tué….J’ai…Je suis..vivante..comme promis..

De peur qu’il prenne les jambes à son cou, elle s’accroche à lui…

Serra était pris d'un doute... Etait-ce l'alcool ou le choc à la tête qui rendait sa vision complètement brumeuse? Il avait l'impression de voir à travers au vitrail d'une de ces Eglises. Une main se posa sur son visage. Maelle, comme à son habitude, était en train de le "regarder". C'était l'usage désormais. Ne pouvant voir, elle le visualisait à travers ses mains, son toucher si développé.

Pourtant... quelque chose...

- "Je…Serra ?....tu..humph…."
Si le toucher était toujours aussi délicat et précis, la parole en avait pris un sacré coup apparemment.

Nan vraiment... Il y avait quelque chose d'étrange... -en plus des éléphants roses qui volaient au dessus d'eux bien évidement-.

- "….Ko…l’est mort….je..l’ai tué….J’ai…Je suis..vivante..comme promis.."

- C'est donc ça... J'm'en doutais un peu en voyant ton état. Et cette fois a été la dernière alors ? Et bien... Même avec ta promesse, j'étais presque persuadé ne plus te revoir après cette confrontation qui devait arriver un jour ou l'autre, dit-il en se concentrant pour ne pas bredouiller quelque chose d'incompréhensible comme ça lui arrivait parfois en taverne.

Il était persuadé pourtant que... qu'elle était différente. Mais pourquoi ?... Effectivement, elle était plutôt bien amochée. Bon ça, c'était pas la première fois après tout. Elle venait également d'en finir avec un ennemi juré de longue date. Ca pouvait avoir un effet sur son comportement car elle devait se sentir plus sereine. Blessée mais plus sereine.

Non, ce n'était pas simplement ça. Son regard disait autre chose. Un sentiment plus...
...
"Son regard !?!" se cria-t-il en lui-même.
- Tu... Tu vois ?... Enfin je veux dire... Tu peux me voir là non ?... Comment ..?

L'information se fraya un chemin dans le flot éthylique pour venir le frapper de plein fouet. Comme si une pierre lancée d'une fronde venait de lui arriver en pleine tête, il resta sidéré par ce fait. Il était sur et certain qu'elle pouvait le voir... réellement.

Que répondre….la vérité et puis celle-ci était flagrante…Mais..faut il tout lui raconter..ce viol qui dans son enfance l’avait forcée à ne plus affronter le regard d’un agresseur…et ces coups qui également avait facilité ce traumatisme.

La brigande affiche un sourire plein de compassion…Elle se voulait rassurante…Une fois déjà elle avait réussit à le rendre impuissant face à ces blessures…Mais là, elle allait bien…enfin physiquement pas si bien que ça, mais mentalement, elle avait tué son Démon et avait enfin eu le courage d’affronter une ancienne peur.

Elle se devait de lui dire le pourquoi du comment, et puis, elle lui cachait peu de chose, c'est alors de sa voix marquée par la fatigue qu'elle commença à lui expliquer...

Je n’ai jamais été…aveugle de naissance…J’ai simplement…refusé de voir la vérité en face, et affronter un démon qui date de mon enfance…

La danseuse restait contre lui, il avait toujours été là pour elle, pour la rassurer et autre, et là désormais…elle ne voulait pas quitter ce confortable fauteuil…

J’ai été…violée dans mon enfance…par un maréchal…rouée de coup pour m’assurer que je raconterai pas cette bavure..j’ai…trouvé la pénombre plus…rassurante…

Mais….Elle s’empressa d’être plus joyeuse…Je vais mieux…comme tu peux le voir…Je te vois oui…et …J’aime ce que je vois..l’homme que tu es…

Il est vrai qu’elle l’avait déjà regardé mais, là, c’était plus facile…plus coloré…Elle eut en sourire en coin, en regardant la peau halée qui ressemblait un peu à la sienne, et marqua une pause en voyant quelques cheveux blancs dans la chevelure de son ami…Que dire…charmant….Presque un air d’un certain…. « What else ? » En effet que rajouter d’autre…
Elle le découvrait pour la première fois ainsi….mais son état par contre ne lui permettrait pas de rester consciente bien longtemps, pour terminer cette découverte....

Maelle passe une main dans la chevelure de son ami, conserve ses yeux dans ce regard plus fondé de son ami et tente de relever son buste....pour ne pas non plus écraser l'Serra trop longtemps..

Serra était là, conscient malgré son esprit qui peinait pour rester concentré. Cependant les propos de L'Aveugle -mais pouvait-on encore l'appeler comme ça ?- l'aidaient bien à reprendre petit à petit ses capacités. Ce n'était plus qu'une simple pierre qui venait de le percuter mais il pouvait ressentir toutes ses frangines qui avaient fait le voyage juste derrière elle.

Plus rien n'allait être pareil. Non pas qu'il n'aimait pas le changement, ça non. Beaucoup de ses actions étaient justement pour bousculer l'ordre établi, les conventions sans fondement, les usages ridicules comme de retirer son chapeau en entrant dans une bâtisse.

Il commençait à divaguer, à s'écarter des derniers faits. Pourtant, il fallait bien qu'il les affronte. Bien entendu, c'était une bonne nouvelle. Elle voyait désormais... Ou plutôt de nouveau. Pourquoi avait-il l'impression que cela allait tout changer entre eux.

Mais peut-être que c'était justement ça. Il aimait le changement certes mais quand celui-ci était en marche, il poursuivait son chemin vers d'autres horizons. Une fois le mouvement en action, il ne servait plus à rien de rester... Peut-être que c'était le cas ici... Maëlle retrouvant la vue, pourquoi ne pas la laisser tracer un nouveau chemin.

- Je.. Je ne savais pas tout ça. Tu n'm'en as jamais parlé...
Les mots lui manquaient mais ses yeux le trahissaient. Ils étaient marqués par ce doute qui l'envahissait.

La brigande ressentait quelque chose….Sa voix le trahissait…Son regard plongé dans le sien, elle lisait le flou qui semblait l’envahir. Qu’est ce qui lui passe dans la tête…Inquiète qu’il ne fasse l’irréparable..qu’il parte…Elle décida de trancher dans cette confusion qui régnait. Qu’importe son état…elle devait être clair.

Serra…on avait parlé de ce qu’il risquait d’arriver….suite à ce combat….tu avais été flou quant à nous…enfin..on est tout deux libres…et surtout très indépendant mais….Je ne veux pas que…tout change…

Maelle en avait certes assez de vivre avec cette famille qui l’oppressait, de ces gens qu’elle ne faisait que voir mais pourtant il était le seul qu’elle supportait sans soucis…le seul qui était suffisamment libre pour comprendre qu’elle avait besoin de cette liberté et qu’elle pouvait partir n’importe quand, pour un temps indéterminé.
Serra, l’homme indépendant au chapeau qu’elle appréciait et qu’elle ne voulait pas quitter pour le moment…

La danseuse bascule sur le côté..remonte doucement sa robe, sentant sa cuisse la lancer d’un coup…devant finir avec son monologue…Cette brulure, était intenable…elle aurait du restée allongée certes mais…justement restée cloitrée sur une couche n’était pas de son genre..Sentant sa main tremblée à l'idée de toucher à la brûlure elle reprend....

mm….Serra…tu dois…être autant troublé que moi…mais..je suis bien avec toi….

Elle essaya de retrouver elle aussi ses esprits et laissa son regard plongé dans celui de son ami…maintenant qu’elle le voyait, elle n’arrivait pas à s’en défaire.
« Les yeux » étaient devenu une fascination…restait à savoir à quoi elle ressemblait désormais…Et cette étape elle voudrait la faire avec lui…
Il était le peintre, elle la peinture…qui ne demandait qu’une chose…se voir et observer le résultat de ce travail….

Çà pour être troublé, il était troublé en effet. Il avait quitté quelques heures auparavant une femme aveugle et bien portante. Il la retrouvait amochée mais avec la vue... Y'avait de quoi être déboussolé.

Serra remarqua que Maëlle avait grimacé en approchant sa main de sa cuisse. Encore une marque de plus qui témoignera d'un passé trouble. Une blessure de plus à s'occuper...

- Il faut que... que tu soignes tout cela, dit-il en esquivant, pas très finement certes, les dernières paroles de la danseuse.

Il découvrait, même si sa vue à lui était altérée par les effets de la vinasse, le regard profond qui plongeait en lui. Un regard qu'il aurait bien pu intégrer à cette relation particulière mais qui... qui signifiait en même temps qu'un lien supplémentaire allait se créer. En effet, si elle l'acceptait en le voyant tel qu'il était, un pas de plus était fait...

Inconsciemment, Serra laissa de nouveau l'alcool prendre le dessus pour laisser de côté toutes ces remarques et complications.

- Bon... hum... On va pas rester là comme deux soiffards qui ont passé trop d'temps en taverne hein. Je t'aide ?

C'est donc sous l'effet de la boisson qu'il trouva la force de se relever et de proposer à Maëlle de la soutenir... ou était-ce elle qui allait le soutenir lui ?...

Que dire…si ce n’est..qu’il évite encore et comme toujours de répondre quand elle essaye de le mettre face à quelque chose de précis …Détourner un sujet, il en était devenu le maître mais que dire de plus…Il avait raison, elle était blessée, et son état n’allait pas lui permettre de rester ainsi, consciente et presque bougon bien longtemps.

Le voyant se lever, elle décide de tendre sa main, pour qu’il l’aide à la soulever….Sa main passa ensuite derrière sa nuque et elle se servit du corps de son ami comme un soutient des plus utiles.

Un baiser se déposa dans son cou, qui s’offrait si généreusement à elle. La danseuse s’était habituée à ce silence, et même si cela avait le don de l’agacer, elle ne pouvait le lui reprocher.

Ils avaient une relation sans contrainte et tout était bien ainsi….Mais elle voulait savoir s’il avait envie que cela continue, malgré qu’elle ait pu retrouver sa vue…

Serra…amène moi à la Forge avant toute chose…je dois m’assurer que le corps de Ko est encore la bas…

Reprendre son sérieux..elle ne pouvait faire autrement, et puis, au moins, en voyant le corps de Ko elle sait qu’elle aura au moins une réponse…car celle de son ami, elle pourra toujours l’attendre…

Désormais que Ko était hors jeu…et ne l’ennuierait plus il lui restait une chose à accomplir…La femme était toujours en quête de chose à réaliser pour se donner un certain but…une certaine motivation…Il lui fallait mettre de l’ordre dans son passé…et dans sa famille…retrouver son père…venger sa mère…et enfin, elle aura un repos serein…

mm..La brigande saisit doucement le visage de son ami, arrêtant de marcher un peu, pour se donner un moment de complicité avec lui…Ses lèvres s’approchent de celles de l’homme au chapeau pour l’embrasser et ainsi retrouver le goût de ces lèvres, qui n’avait pas changé…

La forge ...
La forge ?
Ha oui, le corps de Ko... surement le lieu de l'affrontement. Mais pourquoi s'assurer que le corps y était encore ? Aristote pouvait effectivement l'incliner à revenir pour réparer ses erreurs...

Sur le chemin, Maëlle l'arrêta pour lui voler un baiser. Il ne refusa pas, loin s'en faut. Douce sensation qu'il s'efforça de rendre avec la même tendresse. Ce n'était pas très difficile. Car même s'il ne l'avouait pas, il tenait à elle.

Il savait à quel point il pouvait agacer avec ses silences ou ses détournements sur d'autres sujets quand il s'agissait de thèmes personnels. Il n'y pouvait rien pourtant. Il ne voulait garder son indépendance, même si pour cela il devait faire du mal. "Ne pas s'attacher". Tel était sa devise pour le moment. Cela lui permettait de parcourir les Royaumes sans entraves -sauf concernant les armées...-

- Je ... je suis content de te revoir en vie. Tu m'aurais... manqué.

Ils reprirent la route pour finalement arriver à la forge.

» Ma vision de l'affaire