Grand concours : Chasse à l'Idiot.

Du bruit. Ca venait de la partie de la Grotte où, bien souvent, des grandes gueules venaient demander de l'aide pour une prise de mairie ou pour s'intégrer dans un groupe. C'était un endroit intéressant pour connaitre un peu l'état de la profession. Mais il y avait deux lectures : si ça gueulait beaucoup, soit il y avait effectivement du boulot à la pelle, soit c'était calme et il fallait jouer les marchands de poisson pour ameuter un peu de monde. Au contraire, si c'était calme, soit c'était vraiment une période sans action, soit les coups se faisaient discrètement et efficacement...

Bref, vous l'aurez compris, on ne pouvait bien évidemment tirer aucune conclusion ce qui ne faisait donc pas avancer le débat. Le seul point positif était d'occuper son esprit avant d'arriver sur place pour prendre connaissance de l'annonce.

Après avoir écouté le discours distraitement jusqu'à ce que l'on parle d'écus... où là, l'attention se porta plus précisément sur le portrait de l'idiot à raccourcir.

M'a l'air bien niais celui-ci en effet avec ses bottes rouges criardes... qu'un aveugle en aurait mal aux yeux! Et puis c'est quoi cette bestiole qui chie sur ses godasses ?

Tu pourrais en dire plus sur sa localisation approximative ? S'il est plutôt du style mobile ou à se terrer dans son bled en attendant que son champ soit plus grand que sa couardise ?

Peu à peu, ses paroles avaient au moins eu la délicatesse d’attirer un peu de monde. Son regard passa d’une personne à l’autre alors qu’elle terminait son discours. Elle n’était pas certaine qu’ils l’écoutent réellement mais au fond d’elle-même, elle savait qu’elle n’aurait pas non plus écouté tout le charabia qui servait à enrober les choses. C’était inutile mais joli pour la forme et pour le principe.

Le premier homme qui prit la parole, la Blonde le connaissait, de loin de près, elle ne savait plus trop mais cette apparence ne lui était pas inconnue. Elle resta quelques secondes perplexe devant ses paroles criantes de vérité avant de se tourner vers la toile, le représentant dans toute sa splendeur. Elle aurait voulu le rabaisser, la Trentenaire n’aurait pas pu faire mieux. Une lueur de lucidité, aussi furtive, soit-elle, lui fit comprendre qu’en réalité, ce n’était pas lui qui souhaitait s’habiller ainsi mais certainement son duché qui lui imposait pour son travail de dignitaire. C’était la seule raison qui lui vient à l’esprit.

D’un mouvement vif, la femme se retourna vers l’assemblée, quittant difficilement le dessin du regard, réprimant un frisson.

La bestiole est le top du top comme moyen de défense à ce qu’on raconte ! Elle lui sert à se protéger lors de ses déplacements comme une sorte de Grigri. Cet individu ne s’en sépare jamais : Il faut être prudent : Elle peut mordre comme son maitre.

Oui, elle en arrivait, à sa localisation. Elle pouvait même la donner exactement si elle le voulait mais serait-ce vraiment adéquat ? Non, elle ne le pensait pas.

Si vous acceptez de vous inscrire à ce fabuleux concours …

Bon, elle repassera sur les adjectifs qualifiants ce jeu car elle manquait cruellement d’inspiration pour le coup…Sublime n’aurait-ce pas été trop pompeux ? Ah pourtant ça serait sublime si la tête de l’homme lui arrivait droit sur un piquet.

Vous aurez une enveloppe scellée dans laquelle se trouvera un indice sur sa localisation ainsi que deux ou trois bricoles sur sa personne…

Machinalement, ses mains tâtèrent ses poches dans lesquels se trouvaient une série d’enveloppes déjà prête à l’emploi.

Cependant, je peux vous dire qu’il bouge assez régulièrement mais sur de petites distances. Il ne prend pas de gros risques mais ne voyage normalement pas non plus escorté comme un prince.

S’il savait, il ferait mieux d’ailleurs d’éviter de voyager et d’aller se terrer directement dans un trou mais ça serait moins drôle, surtout pour elle et l’argent qu’elle s’apprêtait à mettre en jeu. Elle regarda la jeune femme de son regard froid. Oui c’était un effet un idiot de grande valeur.

Quand on aime, on ne compte pas, c’est bien connu.

L’envie d’étaler les raisons qui la poussait à ce genre était beaucoup trop important pour les développer ici et au final, cela n’intéresserait personne et l’énerverait d’autant plus.

La dernière fois que j’ai eu de ces « nouvelles », ce fut en Italie, et elle me reste encore en travers de la gorge.

De plus, elle préparait avec ses sponsors un parcours fléché à travers la France d’une certaine façon. Non, il serait bien localisable, bien voyant. Elle espérait simplement qu’un de ses amis ne viendrait pas le quérir pour lui avouer qu’il avait une mise à prix sur sa tête. D’un autre côté, ses proches amis seraient capables de le vendre aussi. A méditer…

A la question de la blonde, la Trentenaire se contenta de secouer négativement la tête. L’homme aurait été certainement plus honnête s’il avait été un brigand un jour et non un saligaud. Avec un sourire entendu, elle crut bon de préciser

Évidemment, tout ce qu’il possède revient à la personne qui le déniche. Je ne veux que sa tête. Ses magnifiques habits aux couleurs éclatantes, sa bourse, sa peau, ses organes autres que son faciès seront à vous et vous serez libre d’en faire ce que bon vous semble sauf me les ramener.

Une femme traversa rapidement la foule pour venir murmurer quelques mots à l’oreille de la blonde. Un regard sceptique… Des murmures échangés avant qu’elle ne disparaisse comme elle était venue.

Je tiens quand même à mettre une précision sur la prime suite …à certains événements
Ce « concours » commencera officiellement à une date proche. Je dis « officiellement » car elle sera évidemment précisée dans l’enveloppe que vous aurez. Le contenu de l’enveloppe sera connu de vous seul et de moi.

Elle n’aimait pas le changement et des changements ainsi, ça ne le faisait pas bien. Elle prit sur elle pour continuer comme si de rien n’était. Les affaires étaient les affaires.

En ce qui concerne les écus, parce que c’est quand même ce qui nous intéresse le plus.
Durant les trois premiers mois à partir de la date dite « officielle », le trophée s’élève à 1000 écus.
Entre le troisième et sixième mois, la prime s’élèvera à 900 écus.
Entre le Sixième mois et le neuvième mois, le prix sera de huit cents écus.
Au-delà de neuf mois, vous ne toucherez « que » sept cents écus.

Cependant …

Si au terme de cet acte cruel de barbarie, le Très Haut le ramène à la vie MAIS que l’individu en question est obligé de rester pour se remettre de ses émotions quelques jours dans une même ville voire quelques semaines.

Une prime de cinq cents écus est offerte en supplément.

A ce moment-là dans sa tête raisonna une voix « et nous remercions chaleureusement nos sponsors » …

Est-ce que j’ai répondu majoritairement à vos questions ?

Incontinence pesait le pour et le contre. L'Italie, ce n'était pas à côté. Elle y avait passé quelque temps l'année précédente, avec profit, les gens qu'elle y avait rencontré se promenant souvent la bourse bien pleine et la garde basse. Mais baste, elle en était revenue, et elle ne pensait pas que ses affaires l'attirâssent de nouveau en ces contrées lointaines avant quelque temps.
 
Quoi qu'il en soit, si cet idiot bougeait autant qu'elle le faisait, il n'y avait aucune raison qu'ils ne se rencontrâssent point à un moment ou à un autre, à un endroit des Royaumes.
 
Cela ne mangeait pas de pain de s'inscrire à ce concours, et avec un petit coup de main du Dieu des Voleurs, ma Foy, cela pouvait lui rapporter quelque argent.
 
Je suis partante, la Belle, inscris moi à ta chasse. On me nomme Incontinence, rapport à mon art de la fuite - même si mon nom de baptême In Gratebus sonne différemment. Envoie donc une de tes enveloppes, qu'on voye à voir de quoi il retourne ...

Un regard appuyé à sa comparse blonde en dit plus long que toutes ses pensées. Celles ci, d'ailleurs, s'opposent entre l'éventualité de la haïr, et celle d'éclater de rire. Car au final, c'était assez amusant: devenir brigande par elle même, monter son groupe, et se rendre compte une fois fait que toute la fratrie était déjà dans le bain.
Un bel exemple d'humour sadique.


Là, elle allait assaillir Keilou de questions, la menacer, taper du poing sur la table - s'il y en avait eu une - et monter sur ses grands chevaux... Mais une brigande s'adressait de nouveau à sa soeur, et Eve reprend immédiatement son sourire habituel. Ne surtout, surtout, jamais s'afficher en public. Règle numéro une d'Eve: être en public c'est être en représentation.


Résultat, elle ne dit rien, et l'ouverture qu'elle avait exigée se referme naturellement, la laissant dans un coin, à attendre que les discussions soient terminées pour régler leur relation. En attendant, elle réfléchit à qui envoyer en Italie à la chasse aux cons...

Certains diront qu'elle murmurait alors: "pas la peine d'aller si loin pour en trouver." Pensant à quelques hommes de sa connaissance...

La brune avait chercher son père dans toute les allés de la grotte, mais rien ! Enfin elle reconnut sa voix, enfin surtout son chapeau au loin. Enodia pressa le pas, prête à lui bondir dessus s'il le fallait. Hors de question qu'elle le perde à nouveau, le bougre était peut être vieux, mais il avançait vite !
Hop ni une ni deux, la brune arriva derrière son père.

Bouhh !

Après que Serrallonga se soit retourné, elle put voir qu'il y avait du monde dans la salle. Encore des cachotteries, mais elle était bien disposé à savoir ce qui se tramait ici, surtout si le chapeauté allait y participé.

Bonjour Tout le monde..Qu'est ce qui se passe ici ?

Puis s'adressant à son Père.

Tu pars pas sans moi hein ?

Mmm d'accord Papa'

Hey oui la donzelle avait lâché le mot. Comme ça tout le monde sera au courant que c'est son père donc pas touche. La jeunesse faisait faire des bêtises et c’était l'une d'entre elle, mais bon pour l'espagnole cela lui paraissait la meilleur des choses à faire.Elle s'adressa à la donzelle qui tenait le panneau.

Alors on va chasser qui ?

Elle regarda son père.

Tu y participes ?