La Grotte des Joyeux Brigands
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 Au hasard des chemins...

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Barbey
Brigand en herbe
Brigand en herbe
Barbey


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Date d'inscription : 24/08/2011

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MessageSujet: Au hasard des chemins...   Au hasard des chemins... EmptyMer 24 Aoû 2011, 21:09

Prologue : Résurrection



Un matin, sur une route lorraine…

On compare souvent la mort à un repos éternel, une sorte de quiétude infinie à laquelle on a le droit de goûter à la fin de sa vie, et que rien ne vient interrompre. Si cette idée est si répandue, c’est bien parce qu’aucun vivant n’a encore eu l’occasion de voyager à l’arrière de la carriole branlante du fossoyeur.

Le grincement des essieux et le bruit des roues sur le pavé ravagé par le temps font un vacarme à réveiller un mort, les bonds que fait l’attelage à chaque petite bosse catapultent le corps des « passagers » en l’air pour les faire atterrir de tout leur poids à l’arrière –sans doute pour s’assurer que tous leurs os soient effectivement broyés à la fin du voyage-, l’odeur et les taches qui ont imprégné le bois du charriot ressemblent plus à un avant-goût de l’enfer que du paradis.

Ah ! Qu’elle est bonne son idée, au Barbey ! Faire croire à sa mort pour sortir de son cachot et éviter la corde. Il avait tout prévu, jusqu’au sang d’un rat attrapé dans sa geôle étalé sur ses vêtements afin de rendre son scénario plus crédible. Il a même embarqué son compagnon de cellule dans son aventure afin que celui-ci ne le dénonce pas. Mais voilà, maintenant qu’ils se retrouvent tous deux à l’arrière de ce convoi infernal, recouverts d’un drap qui fut probablement blanc à une époque, il sait que ses chances sont minces, car il a oublié de réfléchir à un point : comment se débarrasser des deux gardes qui tiennent compagnie au fossoyeur, alors que lui et son compagnon d’infortune ont les bras liés par des fers ?


C’est du suicide ! Mais, quitte à choisir entre périr sous une lame ou être enterré vivant, il vaut encore mieux opter pour la solution la plus rapide. Il lance un regard à son compère, et profite d’un moment où le boucan de la charrette s’intensifie pour lui lancer quelques mots à voix basse :


Je m’occupe de celui de droite, toi tu prends son épée et tu te débarrasses de l’autre.

Il acquiesce. L’attelage ralentit, c’est le moment ! Le cœur de Barbey semble s’être arrêté de battre, après un dernier sursaut. Ses muscles se tendent à l’extrême. Il est trop tard pour revenir en arrière. D’un geste rapide, il soulève le drap qui les recouvre, se jette sur le garde assis en face de lui pour passer ses fers autour de son cou. Il tire de toutes ses forces sur la chaine, se laisse tomber pour l’attirer avec lui. Le bougre se débat, il tire encore plus fort, l’entoure de ses jambes pour le retenir. Ne pas lâcher. Il entend une épée qui sort de son fourreau, un cri de douleur, un corps qui s’effondre, puis, une lame s’abat en sa direction. Il ferme les yeux…

Le corps qu’il maintenait sur lui cesse de se débattre, ses muscles se relâchent, il s’alourdit. Barbey ouvre à nouveau les yeux. Son compagnon est debout, face à lui, une épée à la main, le sang goutant le long de la lame. Sa respiration est haletante, ses pensées confuses. Sait-il encore où il se trouve ? Il repousse la masse sans vie qui commence à l’écraser, se relève. L’attelage s’est complètement arrêté, on n’entend plus que des sanglots étouffés, ceux du fossoyeur qui a assisté, impuissant, à la scène. Il lance un regard derrière lui, à quelques pas de là se trouve le corps du second garde, gisant sur le pavé. Puis, il se penche vers celui qui est resté à l’arrière du chariot, récupère le trousseau de clés qui se trouve à sa ceinture pour détacher ses liens et ceux de son compagnon.

On fait quoi maintenant ?

La question est si évidente, mais il n’y avait pas pensé en élaborant son plan. Il prend un temps de réflexion, puis :

On se sépare, c’est chacun pour soi maintenant. On aura plus de chances de s’en sortir séparément.

J’ai des amis dans le coin qui pourraient…

C’est à cause des « amis » de mes amis que j’ai failli finir au bout d’une corde. Désolé, je mange pas de ce pain-là. J’ai fait mon temps ici, il est temps que je me fasse oublier. Je vais faire un tour dans les Flandres, histoire de me mettre au vert. Bon vent !


Puis, il s’approche du fossoyeur, qui se met à couiner encore plus fort.

J’ai un message de l’au-delà que tes anciens clients m’ont chargé de te transmettre : si tu continues à transporter tes cadavres en les secouant comme ça, c’est tout un cimetière qui va se réveiller pour te faire la peau. Compris ?



Sans autre forme de procès, il quitte les lieux, sans le moindre regard en arrière.

Il entendra raconter, deux jours plus tard, au cours d’une discussion dans une taverne, que deux dangereux prisonniers se sont échappées des cachots de Nancy en se faisant passer pour morts et en tuant deux gardes. L’un d’eux aurait été retrouvé le lendemain dans une gargote où il avait ses habitudes, et n’aura pas la chance de s’évader à nouveau, puisqu’il sera tué au cours de son arrestation. Quant à l’autre, il court toujours, mais la maréchaussée est optimiste, car le fossoyeur, qui a été miraculeusement épargné, leur aurait raconté qu’il parlait de se réfugier dans les Flandres. Toutes les mesures sont donc prises pour le cueillir en chemin, sur les routes du Nord du Royaume.

En sortant de taverne, ce soir-là, Barbey eut une pensée amusée :

Eh bien, me voilà rassuré, je ne risque pas de croiser cet affreux bandit sur ma route, moi qui me rends dans le Sud…
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