[RP] L'improbable balade de Pearl et Scarificare

...parce qu'une femme...

Et puis non, il n'avait pas envie de lui répondre, d'exposer le fond de sa pensée. Il n'avait pas envie de gâcher cette collaboration comme il avait déjà failli le faire par son arrogance. La diplomatie n'était pas son fort, mais Scarificare avait compris qu'il devait modérer ses paroles. Pour la première fois depuis les Écorcheurs il acceptait de ne pas travailler en solitaire...pour la première fois il le souhaitait même, car à rester seul dans son auberge, ses vieux démons n'avaient de cesse de le hanter.

Bien, qu'une association improbable, ce n'était pas un collaboration contre nature malgré les apparences. Lui le brigand manchot et borgne, marqué sur tout le corps, dans sa chair et dans son regard par la vie rude des champs de bataille, consentait une compagnie, la compagnie d'une femme qui plus est, et pour autre chose qu'un moment de détente dans l'arrière boutique d'une taverne.

Le borgne partageait la route avec cet oiseau rencontré au détour d'un célèbre repaire de brigands. Il avait eu du mal à comprendre toutes ses décisions, mais la savait éprise de la même envie de liberté que lui, et ça lui suffisait. Sa conception de la morale, de la loyauté chez les malandrins l'amusait. Son caractère, sa fausse assurance le séduisait. Mais quand il s'agissait de croiser le fer, malgré sa petite corpulence, elle ne reculait pas, elle ne recherchait pas son aide...même si elle devrait le faire parfois plutôt que se risquer à terminer avec une lame au travers du corps.

Le soleil ardent léchait encore les contreforts des montagnes béarnaise, quand ils décidèrent de monter l'embuscade sur un guet, et afin de profiter de sa fraicheur, le duo installa son camp à l'abri des roches qui jalonnait la berge de la rivière. Excusant un instant de nécessaire intimité, le borgne trouva en amont un trou d'eau où délasser ses chairs meurtries par son récent séjour derrière les barreaux et la délicate attention que lui avait porté ses geôliers.
Il se refusait à montrer tout signe de faiblesse, réprimant constamment le feu qui rongeait sa hanche après de longues marches, douleur héritée des muraille de Pau. Se laissant porter par l'onde fraiche, affaibli mais animé de nouveaux objectifs, de cette nouvelle collaboration, il oubliait les obstacles de ses chairs...

L'heure était à la chasse...

Dernière édition par pearl le Dim 10 Oct 2010, 04:29, édité 2 fois

Ils avaient marché une bonne partie de la journée, et n'avaient trouvé qu'en fin d'après midi ce lieu propice à leurs affaires.
Pendant que le manchot allait se rafraîchir, Pearl en profita pour faire le tour de la berge, afin de vérifier que personne d'autre ne s'y soit déjà installé. Elle scruta les alentours, cherchant des échappatoires au cas où les choses tourneraient mal et qu'il leur faille fuir rapidement. Devant elle, la rivière, peu profonde, mais suffisamment pour devoir la traverser en nageant, de l'autre coté, la route, bordée d'une immense forêt : ils pourraient facilement s'y cacher. Elle rangea leurs affaires sous un tas de brindilles et de feuilles mortes, puis s'installa sur un rocher pour affuter sa dague, quand elle vit se pointer une vilaine, tout sourire, saluant son futur bourreau de la main : elle n'avait pas encore vu le borgne.

Pearl sauta de son rocher et s'approcha de l'inconsciente, sourire aux lèvres :

"Ben alors ma p'tite dame, c'est pas bien prudent de s'balader toute seule".

Pearl tourna autour de sa proie, l'observant de la tête aux pieds, puis soupesa sa besace de la pointe de sa lame.

Elle haussa in sourcils en voyant Scar arriver :

"Elle te plait la donzelle? Elle est à toi, l'abîme pas trop..."

Le regard noir qu'il lança à Pearl ne laissait aucune équivoque. Elle croyait quoi, qu'il chassait la viande fraiche ? Si c'était le cas, il y avait maldonne et allait devoir éclaircir la situation.
Il reporta son œil sur leur victime quand cette dernière sortit de sous sa robe un mignon petit couteau.

- Tu veux te mettre à table ? Je voies. Excédé par la réflexion de son acolyte et de se retrouve en face d'une victime revêche, Sacrificare accompagna sa parole d'une monstrueuse baffe qui envoya la femme gouter la poussière.

Avant de la laisser partir en pleures il récupéra sa bourse...soit...25 deniers...qu'il envoya à Pearl sans lui adresser mot...

Dernière édition par pearl le Dim 10 Oct 2010, 04:30, édité 2 fois

Elle fut surprise par la violence soudaine de son associé, et recula instinctivement d'un pas lorsque la main s'écrasa sur la joue de la pauvre fille. Ils avaient déjà truandé des voyageurs bien plus coriaces, et jamais il ne s'était emporté si rapidement et n'avait été si brutal, d'autant plus que la victime ne faisait pas le poids.

Sa réaction sonnait comme une mise en garde, un avertissement, Pearl avait pu le lire dans son regard, et même si elle n'avait pas compris les raisons de son énervement, elle se garda bien de lui poser la question.
Elle ramassa son maigre butin, et, sans l'ouvrir comme elle avait l'habitude de le faire, elle retourna s'asseoir sur son rocher pour faire le guet.

Dernière édition par pearl le Dim 10 Oct 2010, 04:32, édité 3 fois

Deuxième jour au bord de cette rivière, allongés sur la caillasse inconfortable, à surveiller les horizons, et les voyageurs imprudents, mais pas un rat en vue, en dehors de cette petite paysanne que Scar avait assommé d'un revers de main.

Lasse d'attendre pour rien et fatiguée, la brunette commençait à s'assoupir, lorsque le borgne lui assena un coup de coude sur l'épaule avec toute la douceur dont il savait faire preuve lorsqu'il était de mauvais poil.

Elle eut à peine le temps d'ouvrir la bouche pour l'insulter en gueulant, qu'il la lui referma aussi sec, plaquant sa main dégueulasse sur ses lèvres, et lui chuchotant de la fermer, tout en lui indiquant de regarder discrètement sur leur gauche.

Une blonde élégante de taille moyenne, vêtue d'une grande robe jaune, se profilait à l'horizon, sur un cheval chargé de plusieurs sacs.
Ne sachant comment agir sans risquer de laisser filer cette proie intéressante, elle regarda Scar interrogative.

Ce dernier lui sourit avec malice, puis lui chuchota :

"Laisse faire les grands, observe et attend mon signal..."

Il n'y eu pas de grand discours épiques, pas d'acte de bravoure et à peine une once de stupidité. La bourgeoise compris immédiatement à la dégaine de Scarificare que ce dernier n'était pas là pour lui lire la bonne aventure...et immédiatement sortit son épée de gala. Ce genre d'instrument que les riches commerçants portent pour parader devant leurs semblables, affichant ainsi leur réussite.
Elle ne tint pas le choc face à la lame dure et éprouvé du borgne mais la blonde n'en démordait pas pour autant et comptait poursuivre la lutte avec ce qui restait de son bistouri. Tout alla alors très vite, Scarificare fit un signe à Pearl pour qu'elle participe à la curée, la bourgeoise tourne la tête, mouvement fatidique et le brigand lui pourfend l'épaule.

C'est à une victime dont les cris ressemblaient plus à un râle et devant une Pearl masquant mal son dégout que le borgne pratiqua une inspection méticuleuse de sa proie, s'emplissant les mains de sang. Il savait d'expérience où ces bourgeoises portaient leurs bourses...106 écus en plus de ses provisions...bonne journée.

Se détournant du théâtre de l'agonie, le borgne fit part de sa décision.

Celle-ci ne survivra pas à mon avis, mais la précédente pourrait donner l'alerte. Fichons le camp en Armagnac.

Dernière édition par pearl le Dim 10 Oct 2010, 04:33, édité 1 fois

La rapidité et la précision avec lesquelles le brigand avait agit étaient effrayantes.
Son acolyte était du genre réactive, mais elle avait à peine eu le temps d'enjamber la petite bute de pierres se trouvant devant elle, que le borgne avait déjà embrocher la dame, ne lui laissant que la mort pour échappatoire. Une mort lente et douloureuse qui ne trouvait sa justification que dans l'acharnement d'un homme incapable de maîtriser ses pulsions meurtrières lorsqu'il usait de son épée.
La victime l'avait sans doute vu dans le regard de son agresseur, et son geste, que Pearl avait tout d'abord considéré comme un acte de bravoure stupide et irréfléchi visant à défendre quelques écus, était en réalité guidé par l'instinct d'une femme qui voulait survivre.

Le regard que Pearl lança à Scar en disait long, elle était furieuse.

Elle jeta un coup d'œil dégouté au corps gisant à ses pieds, puis se baissa en soupirant pour aider le borgne à ramasser leur butin.

'T'étais pas obligé d'la tuer."

Dernière édition par scarificare le Sam 09 Oct 2010, 10:16, édité 1 fois

[...quelques jours plus tard...]

Ils avaient campé sous les murailles de Toulouse au milieu des marchands qui attendaient l'ouverture des portes de la ville. Les frontières toujours fermées leur interdisaient une activité nocturne. De toutes les façons, ils poursuivaient dès le soir même vers le sud, les derniers échos faisait état d'une ville bien peu séduisante pour leurs activités. Quelques affaires à traiter seulement pour le borgne avant de retourner à Foix remplir ses coffres et voir si l'Espagne pouvait être un bon terrain de chasse.

Léchée des derniers brouillards matinaux qui dévoilaient peu à peu les murailles de la haute ville, la plaine s'animait doucement.

Le borgne avait veillé à son habitude sur leurs bagages, s'agissait pas de tout perdre à présent. Leur dernier méfait avait bien rapporté, 240 écus ainsi qu'une multitude de marchandises de bon prix, et le tout sans coup férir, délestant une matrone peu récalcitrante. Peut-être pas loin de 1500 écus à eux deux, en quelques jours, voilà une association qui se révélait précieuse, à plus d'un titre.
Il s'approcha de sa compagne et remonta sur elle l'épaisse toile de jute qui leur servait à se prémunir des morsures du vent nocturne, profitant de son sommeil pour caresser son visage en feignant de retirer une mèche de ses cheveux. Le délicatesse n'était pas son fort, et ne tenait pas à ce qu'elle soit témoin de sa gaucherie.

Un dernier regard sur son sommeil et il partit en quête de lait et de quelques gourmandises auprès des commerçants qui patientaient autour d'eux.

Brigand en herbe Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 28/04/2010

Réveillée par le brouhaha croissant de la foule qui s'engouffrait dans la ville, et des marchands qui installaient peu à peu leurs étalages dans les ruelles de la capitale, Pearl ouvrit un oeil et scruta les alentours, cherchant du regard son acolyte.
Des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards : une masse immense et fourmillante défilait devant ses yeux qu'elle peinait à ouvrir, éblouie par le soleil.

Le borgne était bien plus matinal qu'elle, et devait sans doute déjà parcourir le marché, cherchant un emplacement discret pour écouler à bon prix une partie de leur butin.
Elle décida de le rejoindre après avoir soigneusement emballé leurs effets personnels , puis regroupé les marchandises qu'il avait laissé à ses pieds.

Sur l'avenue principale étaient disposées des barres métalliques pour attacher les chevaux qu’on marchandait là. Un peu plus loin, les commerçants de toutes sortes avaient étalé leurs marchandises :des fruits, des légumes, du lait, du fromage, de la viande étaient étroitement alignés comme les écailles d'un poisson.
Dans cette foire, on pouvait trouver de nombreux étalages, où se vendaient toutes sortes de choses, telles que des bibelots, des objets d'usage courant, des jouets, des collations etc. les riches s'y procuraient des bijoux et des vêtements ; les gens du peuple y achetaient des objets d'usage courant.
Tout le monde trouvait à se faire plaisir, selon ses goûts et ses moyens.

La veille, elle avait essuyé les critiques de Scarificare concernant sa tenue vestimentaire, semblable à celle d'un homme, lui avait-il dit, il la présentait comme son frère, de peur que les gens ne jacassent dans son dos.
Il n'était d'ailleurs pas le premier à lui faire remarquer son manque de goût en la matière, et une de ses victimes en Tourraine l'avait décrite comme une canaille mal fagotée, qui ne pouvait être que dérangée pour porter de tels habits et marier des couleurs aussi discordantes.

Elle traversa le marché à la recherche des tisserands, leurs échoppes se trouvaient en contre bas, non loin du centre ville, et ils avaient dressé leur étalage sur la place pour la matinée, exposant une large gamme de tissus aux couleurs variées, agrémentés de broderies et d'applications représentant toutes sortes de sujets : animaux, végétation, figures diverses.

Une magnifique pelisse à capuche de velours marron façonné cramoisi, orné de motifs orientaux noirs et or sur les cotés, attira son attention. Son prix était exorbitant, et le marchand ne lui avait concédé qu'une mince ristourne, prétextant qu'il s'agissait d'un tissu de grande qualité, tout juste importé d'Orient. A titre commercial, avait-il dit, il broderait sur l'intérieur de la cape les initiales de la belle, afin de la personnaliser et de la rendre unique.
L'affaire était conclue, et après la traditionnelle frappe dans la main, Pearl lui versa le quart du prix du vêtement, en guise d'arrhes. Elle repasserait en fin de matinée pour récupérer la cape.

Souriante et heureuse de son achat, elle partit à la recherche du borgne pour récupérer quelques écus.

[Bien plus tard, loin dans le sud...]

Assis sur un rocher de granit, surplombant la falaise encore inerte, le borgne se laissait choir dans la contemplation de leur nouveau terrain de chasse, à peine dévoilé par les brumes nocturnes et le soleil naissant. L'air froid des montagnes l'imprégnait, lui procurant un sentiment d'invulnérabilité éphémère et enivrant.

Il laissait derrière lui le désastre de ces derniers mois, les turpitudes qu'avaient entrainé sa confiance à quelques plaisantins. Mais le monde des brigands était ainsi, on ne croisait que bien peu de véritables aventuriers, et la bêtise était la plus répandue des qualités. Il repensait amusé à la terrible affaire dites "des grotteux" qu'il avait voulu monter avec Joker et ainsi redorer le blason de la LGJB pour se retrouver avec une troupe de tire-bourses sans envergure et leur deux petits chefaillons.
Deux vagabonds écervelés, grandes gueules et gorges profondes qui avaient réussi à informer tout le sud du royaume qu'une imminente attaque se préparait, qu'ils préparaient eux-même à Toulouse. Ce genre de mésaventure improbable quand elle est contée au coin du feu et pourtant....
Meerde, le borgne s'en voulait de ne pas être capable de gérer des projets à grande échelle, il en voulait un peu à Joker aussi d'avoir introduit les vers dans le fruit, d'avoir laissé les petits seigneurs du célèbre repaire étaler leur incompétence et l'avoir entrainé dans ce désastre. Encore qu'à la suite du Lion il s'était retiré à temps, préférant risquer sa peau avec des personnes possédant toutes leurs capacités intellectuelles qu'avec ces deux amuseurs et leurs soumis. Un temps il cru la révolte poindre dans la Grotte, mais ce n'était que pour mieux s'agenouiller qu'ils élevèrent leurs voix...

Tout cela le divertissait à présent mais les conséquences était bien moins plaisantes ses yeux. Il avait vécu dans la légende de la Grotte, se laissant conter les aventures d'Akemm, du Faucheur, Leroy, Vouivre, Charlie, Cinos, Alystrael, Marion, des Gusas, d'un Serra quand il était encore capable de discernement.... Le borgne avait cru, aveugle, que le repaire avait encore une âme pour finalement découvrir un monde en ruine, fréquenté par quelques fantômes et sa dizaine d'habitants dont à peine la moitié valait encore qu'on y prête un intérêt.... Du gâchis que tout cela au point que Scarificare doutait même que l'endroit ait porté un jour un semblant d'intérêt, au point de penser s'être laissé berner par de belles histoires.

Mais c'était sa seule déception avec l'impression d'avoir égaré Pearl sur des sentiers vaseux, mais il ne vivait pas dans le regret. Il aurait bien rejoint le Lion qui n'avait montré aucune faille à son égard et qui chaque fois l'avait invité à travailler pour lui. Mais doutant de la patience de sa compagne à attendre que le besoin de mercenaires se fasse, il avait préféré répondre à ses attentes et passer les Pyrénées. La chasse pour la chasse....ça lui plaisait.
Il appréhendait seulement devoir causer avec ces étrangers, obligé de s'en remettre à Pearl. Après tout quand une de ses victimes gueulait le couteau dans la gorge, se devait être le même dialecte des deux côtés de la frontière.

Le soleil était à présent entièrement au dessus de l'horizon et les brouillards s'était retranchés dans quelques vallons pour laisser le jour régner et la végétation clairsemée, agrippée à la falaise, s'animait d'une force invisible.
Scarificare respirait à plein poumons ce nouveau vent qui se levait.

Brigand en herbe Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 28/04/2010

Éreintés par la traversé des montagnes, ils décidèrent de poser leur camp pour quelques heures afin de se reposer et de reprendre des forces devant une bonne flambée que Scar avait fini par allumer sur les insistances de Pearl. Elle savait qu'il n’était pas rare de rencontrer sur ces chemins de montagne des loups, pressés par la faim, et que la lueur et la chaleur du feu les garderaient à distance.

Elle lui conta l'histoire d'un voyageur qui traversait les Pyrénées pour se rendre, tout comme eux, en Espagne. Il cheminait tranquillement sur la route, lorsqu'il rencontra un loup d’une taille et d’une grosseur exceptionnelles qui était campé sur son chemin. Le carnassier le fixa quelques secondes avant de l'attaquer, des yeux jaunes, luisants...on ne retrouva de lui que ses habits déchirés et teints de sang, quelques os et la tête entière.

Pfff, les loups n’attaquent pas l’homme lui avait il lancé sur un ton sarcastique.

Soudain, le craquement d'une brindille se fit entendre un peu plus au loin, à quelques mètres derrière eux, suivi d'un bruit de pas feutré. Pearl se tut aussitôt et fixa Scar sans rien dire, sans bouger, son regard, mêlé de crainte et d'attrait, balaya les alentours cherchant ce qui pouvait être à l'origine de ce qui venait les déranger. La main sur son épée, prête à la sortir de son étui, elle se leva doucement, puis se retourna.

Elle plissa les yeux, sans être sûre de ce qu'elle distinguait : une forme, qui semblait être celle d'un homme, de plus en plus discernable, suffisamment pour qu'elle remarque qu'il semblait inquiet, terrorisé, car il ne cessait de se retourner, à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un qui le pourchassait.

Lorsqu'il vit Pearl, son pas s'accéléra et il se mit à crier dans sa direction, inquiet, espérant sans doute que nos deux comparses pourraient l'aider :

Lobo, lobo, ayudame !

Il s'arrêta à quelques centimètres de Pearl pour reprendre son souffle qui commençait à devenir trop court.
Avec mille précautions, le borgne s'approcha de cet homme, qui semblait se laisser gagner par une certaine panique lorsqu'il comprit que ses prétendus sauveurs n'étaient pas moins dangereux que ce loup qui le suivait.

Il eut un réflexe de recul, qui lui fit perdre l'équilibre, il vacilla et tomba en arrière, sa tête heurtant une pierre dans un bruit de chair, ce qui lui fit perdre connaissance.

Ils se regardèrent mutuellement d'un air incrédule, surpris par le déroulement de cette rencontre imprévue, puis éclatèrent de rire en regardant le bonhomme inerte au sol.

Trop facile sur ce coup, on a l'cul bordé d'nouilles ! Lui lança Pearl avant de se baisser pour fouiller les poches du blessé, et ramasser son sac échoué à ses côtés. Du maïs...rien de plus, pas un écu, mais sans rien faire, c'était plutôt bien.

En relevant la tête, elle vit deux points brillants un peu plus loin : un loup gris, les oreilles droites, le poil dressé les fixait sans bouger.

Faut pas qu'on traîne ici.

Ils reprirent aussitôt la route, laissant l'homme inanimé à la merci de la bête affamée.

Brigand en herbe Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 28/01/2008

[Bien plus tard, dans un chemin à proximité de la Grotte.]

C'était bien parce que le borgne l'avait grassement payé pour cette mission qu'il venait l'accomplir. il guettait durant trois jours les environs du repaire et finit par la trouver.
Alors qu'elle remontait un sentier, le vieil homme l'interpella.

Pearl ! Humpf... Attends! Ah, fichu carcasse.

Arrivé enfin auprès d'elle.

Pearl ? Ne me contredis pas, je sais que c'est toi. Tiens c'est pour toi, c'est ce cinglé de Scarficare qui m'a demandé de te le remettre s'il lui arrivait malheur.
Hum... L'est parti d'Annecy avec une armée helvète il y 6 jours...certains sont rentrés par leurs propres moyens, tous blessés voir mourant. Ils ont dit l'avoir vu gisant très loin de la ville...suis désolé.

Une fois remis la missive cacheté d'un S. ainsi que la chaine et son pendentif, le vieillard repris la route, lentement et sans sa vieille mule...

Brigand en herbe Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 28/04/2010

Elle resta immobile quelques secondes, la lettre et le pendentif à la main, comme figée par cette nouvelle qui venait de tomber aussi froidement qu’un couperet.

Non, il n’est pas mort….je l’saurais. Tu m’entends ? C’est impossible !

Mais le vieillard s’éloignait déjà d’un pas lent, mais déterminé, et ne se donna pas la peine de se retourner pour lui fournir plus d’explications.
Elle se laissa glisser lentement le long du mur contre lequel elle s’était appuyée, pour s’asseoir sur le sol en silence, le regard vide d’expression.

C’est impossible….