Marquée au fer rouge d'une tête de Lion sur l'avant bras. C'est ainsi que Lea quitte la fôret où on trouve un petit pont qui ne tient que par un grand mystère et quelques bouts de bois. La douleur fut foudroyante, l'émotion intense, mais la fierté se lit sur le visage de la jeune femme.
Elle serait bien restée plus longtemps à discuter en bord de ruisseau, avec des étudiants du campement, mais l'absence de son Hanort l'inquiétait grandement. Il ne s'étaient jamais quitté depuis leur mariage, partageant tout, même les rencontres avec des armées. Unis devant le Très Haut, par un amour sans limite, heureux de se sentir près à chaque instant. Et là, son amour avait disparu, envolé.
La jeune Sicaire repart en direction de Toulouse, le bras droit enveloppé dans un tissu imbibé d'onguent. Où a t'il bien pu disparaître? Lea pense à tout ce qu'il à pu lui arriver. Une expulsion vers la Guyenne ou vers le Languedoc, par la maréchaussée, suite à un accord de coopération judiciaire? Vengeance personnelle d'une personne detroussée par ses soins? Maladie provoquée par cassoulet avariée (en plein été à Toulouse, c'est pas exclu)? Départ en trombe suite à un appel de sa soeur en danger? Aucune de ses raisons ne lui semblait plausible, et son ignorance se transformait en colère.
Fulminant, sans doute pour oublier l'inquiétude, Lea tape du pied dans tous les projectiles potentiels qu'elle rencontre. Au loin, elle voit un sanglier s'enfuir , sans doute sous l'effet de son tapage, pense t'elle, sans se douter que c'est l'animal qui vient de blesser l'homme de sa vie. Le même animal est en train de charger vers la pomme de pin qu'elle a expédié dans les airs, et qui est retombé loin de là.
Elle passe alors à quelques mètres d'Hanort, tête baissée, maugréant.